
[ITA] Ho partecipato, con il testo “Bio-Arts. Les arts de l’essence de la vie”, al dossier tematico “Arts&Sciences” del magazine mcd – Magazine des Cultures Digitales, n. 81, Marzo / Aprile / Maggio 2016, numero realizzato grazie al sostegno del ministero della Cultura e della Comunicazione francese, invitato dalla curatrice Annick Bureaud.
[FRA] J’ai participé avec l’article “Bio-Arts. Les arts de l’essence de la vie “, au dossier thématique “Arts&Sciences” dans mcd – Magazine des Cultures Digitales, n. 81, Mars / Avril / Mai 2016, réalisé avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication, invité par Annick Bureaud.
[ENG] I participated, with the article “Bio-Arts. Les arts de l’essence de la vie”, to the thematic dossier “Arts&Sciences” in the magazine mcd – Magazine des Cultures Digitales, n. 81, March / April / May 2016, issue created with the support of the French Ministry of Culture and Communication, invited by the curator Annick Bureaud.
[FRA] Ci-dessous, en français et en anglais, un extrait de mon texte.
[ENG] Di seguito, in francese e inglese, un estratto del mio testo.
Français [English below]
Bio-Arts. Les arts de l’essence de la vie
Dans son ouvrage phare de 1964 Understanding Media: The Extensions of Man, (“Pour comprendre les médias: les prolongements technologiques de l’homme”), Marshall McLuhan donne une belle définition de l’artiste dont il reconnait le rôle décisif: “L’artiste est l’homme qui dans tout domaine, scientifique ou humaniste saisit les conséquences de ses actes et des nouvelles connaissances dans son propre temps. C’est l’homme de la conscience intégrale”. Et interroge: “si les hommes pouvaient être convaincus que l’art est la connaissance précise et anticipée de la manière de faire face aux conséquences psychiques et sociales de la prochaine technologie, deviendraient-ils pour autant des artistes?”
Dans leur recherche les artistes ont toujours utilisé les techniques et les technologies de leur époque, adoptant les outils qu’ils pensaient être les plus aptes à exprimer leur poétique. Aujourd’hui, on trouve parmi les technologies émergentes, une catégorie qualifiée de “bio”, c’est-à-dire qui fait appel à des technologies relevant du règne organique, de la biologie, du vivant, de la vie. Traiter de la vie peut sembler éloigné de l’art, cependant l’art est à même de dialoguer avec la science et d’aborder la vie de manière inédite, retrouvant une fonction de questionnement critique et une aura innovante.
Il est temps de repenser la Nature et la Vie, comme le montrent aujourd’hui la philosophie et la culture. L’ensemble des activités humaines a été inspiré ou influencé par la Nature et la Vie. L’art les a toujours abordées, bien que par le seul biais de la représentation, depuis les peintures rupestres jusqu’à la nature morte en passant par le portrait ou le paysage. Par ailleurs, des disciplines telles que la vie artificielle, l’intelligence artificielle, la robotique, la vie de synthèse, la biologie de synthèse s’inspirent de la Nature et de la Vie en ce qu’elles simulent l’apparence ou le comportement du vivant.
En raison de leur complexité croissante, les artefacts créés par les humains imitent les formes, les fonctions et la dynamique de la Nature et de la Vie. Le Vivant fait office de modèle en ce qu’il a résisté aux épreuves depuis l’origine de la vie et qu’il a fait l’expérience du monde. Aujourd’hui, l’art peut collaborer avec une science traitant de la Nature et de la Vie de manière plus intime qu’à travers la représentation, en agissant directement sur la dynamique de la Vie. L’art peut ainsi agir sur le Vivant pour engendrer un impact culturel de questionnement critique d’un point de vue aussi bien éthique, politique, écologique que social.
La “dimension organique”, sur laquelle repose la vie, n’est pas un nouveau topos de l’art, pensons par exemple à l’Architecture Organique (Lloyd Wright, Bruce Goff, Alvar Alto et leurs disciples) et à sa relation au design. Dès la seconde moitié des années 1980 en particulier, les sujets liés à l’“organique”, au “bio”, ont pris un essor considérable sur un terreau culturel qui a vu l’avènement de mouvements culturels et politiques centrés sur la remise en question des relations avec l’environnement et les êtres vivants et l’importance accrue de disciplines comme la biologie et la génétique devenues des paradigmes, y compris en dehors de leur domaine spécifique (par exemple dans les travaux de Maturana et Varela, Dawkins, Cavalli-Sforza). Les “technologies du vivant” sont devenues de véritables modèles et terminus ad quem pour les technologies de pointe.
Aujourd’hui, elles constituent la base d’un nombre croissant de dispositifs et de disciplines qui utilisent le préfixe “bio” (la biochimie, la biomécanique, la bio-informatique, les biotechnologies, la bio-ingénierie, la bionique, la biorobotique…).
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Bioarts: the arts of life’s essence
In his 1964 seminal book Understanding Media: The Extensions of Man, Marshall McLuhan gives a beautiful definition of the artist and recognizes his pivotal role: “The artist is the man in any field, scientific or humanistic who grasps the implications of his actions and of new knowledge in his own time. He is the man of integral awareness”. And: “If men were able to be convinced that art is precise advance knowledge of how to cope with the psychic and social consequences of the next technology, would they all become artists?” (Understanding Media, p. 65). In their research artists have always used the techniques and technologies of their time, embracing the tools they considered best suited to express their poetics. Today, among the emerging technologies there are the bio-based ones, that is technologies that are based on the organic realm, on biology, on the living, on life. Dealing with life may appear as something far from art, but art can dialogue with science and deal with life in unprecedent ways, regaining a provocative function and an innovative aura.
It is time for rethinking Nature and Life, as philosophy and culture point out today. In all activities humans have always been inspired and influenced by Nature and Life. Art has always dealt with them, although only through representation, from the prehistory pictures to the still life, the portrait, the landscape. But also disciplines like Artificial Life, Artificial Intelligence, Robotics, Synthetic Life, Synthetic biology take inspiration from Nature and Life, since they simulate the living in its appearance and/or behaviour. And because of their increasing complexity, the artefacts that humans create imitate forms, functions and dynamics of Nature and Life. The model is the living because it has withstood trials since the origin of life, it has experience of the world. Today art can collaborate with science dealing with Nature and Life more intimately than through the representation, directly acting on the dynamics of Life. Art can act on the living to generate a very provocative cultural impact, from ethical, political, ecological, as well as social viewpoints.
The “organic dimension”, on which life is based, is not a new topos for the arts, let’s think for instance to the Organic architecture (Lloyd Wright, Bruce Goff, Alvar Alto and their followers) and to its relationships with design. But especially since the second half of the 1980s the topics related to the “organic”, to “bio”, have undertaken a notable development, in a cultural humus that saw the rising of cultural and political movements focused on reconsidering the relationships with the environment and the living beings, and the increased importance of disciplines like biology and genetics, which became paradigms also outside of their peculiar realms (for instance with the work of Maturana and Varela, Dawkins, Cavalli-Sforza). The “technologies of the living” gained the status of model and terminus ad quem for the most advanced technologies, and today they are at the base of a growing number of devices and disciplines based on the prefix “bio” (biochemistry, biomechanics, bioinformatics, biotechnologies, bioengineering, bionics, biorobotics…).
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The complete text is here (in French).